Voix off, ce métier méconnu !
Souvent, lorsque je rencontre de nouvelles personnes, et qu’elles me demandent ce que je fais comme métier, je leur dis que je suis voix off… et là, “pardon?”, “ça consiste en quoi?”, “comment tu l’es devenue?”, “tu fais ça où?”…
Une multitude de questions se posent, auxquelles je suis bien entendu ravie de répondre.
Mais certaines idées reçues perdurent, auxquelles je vais tenter de répondre dans cet article.
Qu'est ce qu'une voix off exactement ?
Les voix off, ce sont toutes les voix que vous entendez à la radio, à la télé, dans les formations en ligne, les vidéos YouTube, les livres audio, les audioguides dans les musées, et même à la SNCF (pensées à Simone Hérault !). Vous nous entendez, mais ne nous voyez pas !
A ne pas confondre avec le doublage, qui désigne le remplacement de la langue originale d’une œuvre audiovisuelle (film, série, etc.) par une langue parlée dans les régions géographiques où cette œuvre est diffusée.
Comment l'es-tu devenue ?
J’ai toujours adoré imiter des voix de pubs que j’entendais à la télé, à la radio. J’adorais faire des canulars à la cabine téléphonique de mon village, et j’animais même une radio fictive, “Radio jeunes”, que j’enregistrai sur cassette avec ma voisine !
Après un début de vie professionnelle “classique” : master de droit, travail en tant que juriste, puis reconversion en tant qu’affrêteuse (transport), c’est à 32 ans que j’ai eu le déclic, suite à un coup de fil lambda avec un client.
Ah, il faut se former pour faire ça ?
C’est une question qui revient très souvent.
Tout le monde sait parler, non? Pas besoin de formation pour parler derrière un micro !
Et pourtant, mes débuts dans la formation de Lorenzo Pancino ont été laborieux : on croit bien faire, alors qu’en fait, ça ne ressemble à rien !
Qu’est-ce qu’on apprend dans une formation de voix off ? On apprend à découvrir sa voix, à la poser, on travaille les différentes spécialités de la voix off, et surtout, on apprend à se détacher de la lecture et à transmettre une émotion; le texte doit être adressé, on ne lit pas pour soi mais pour un auditoire.
A ce titre, il faut donc se placer en expert.e dans le domaine traité, et s’adresser au public visé par le texte. On ne s’adressera pas de la même manière à des enfants, qu’à des adultes, des malades ou encore des médecins ou des avocats.
Surtout, le plus important réside dans l’interprétation : on ne lit pas, on interprète un texte, on se l’approprie, et on transmet des émotions, de l’authenticité. Et ça, aucune IA ne pourra jamais le faire !
Il faut également se placer correctement derrière le micro en fonction du volume souhaité, de la proximité…
Suite à cette formation, j’ai également pu suivre la Masterclass 100% Micro de l’Ecole de la Voix, où j’ai pu bénéficier des enseignements de Nathalie Caso, Laurent Pasquier, Bertrand Cordonnier, Benoit Riot-Le Junter, Hyppolit Audouy, ou encore Justine Hostekint.
Plus récemment, j’ai bénéficié d’un coaching voix extrêmement enrichissant par Alexandre Damiani, Lego Voce.
Je remercie toutes ces personnes grâce à qui je suis devenue la voix off que je suis aujourd’hui !
Passer la journée derrière ton micro, tu dois t'éclater !
Alors oui, je m’éclate derrière mon micro… Mais je suis, sauf exception, loin d’y passer toutes mes journées !
Car être voix off, c’est avant tout être chef d’entreprise.
Voici mes différentes attributions :
– commerciale : prospection et démarchage, déplacements à des événements, entretien des relations clientèles, suivi de mon fichier clients
– webmaster : création puis mise à jour régulière de mon site web (pour le SEO notamment), suivi des KPI
– rédactrice : création de nouveaux contenus pour mon blog
– community manager : création de contenus régulière pour les réseaux sociaux, animation de mes posts, interactions avec les autres membres
– comptable : facturation et tenue d’un fichier, déclarations mensuelles à l’URSSAF et paiement des charges
– ingénieur son : prise de son et traitement classique de la piste audio (bruits de bouche, respirations, clics, mauvaises prises…)
Mais bien sûr, j’essaie d’y passer le plus de temps possible !
Et tu fais ça où ?
Comme pour tout métier, la voix off demande un investissement en temps mais également financier.
En dehors du coût de la formation, qui peut atteindre plusieurs milliers d’euros, il y a également le coût de l’équipement pour se réaliser un home studio professionnel à domicile, ce qui est mon cas. En effet, le son doit être absolument impeccable.
- construction ou achat d’une cabine insonorisée et traitée acoustiquement : pour ma part, j’ai choisi une cabine Studiobricks, mais il est possible de la fabriquer ou la faire fabriquer
- micro de haute qualité, à adapter à votre voix et à votre environnement : j’ai choisi le célèbre Neumann TLM 103; les marques Lewitt, Sennheiser ou encore Rode fabriquent également de très bons micros. Ne pas oublier le filtre anti-pop !
- une interface audio pour traiter le son qui entre dans le micro et arrive dans l’ordinateur : la SSL2, une valeur sûre !
- un logiciel d’enregistrement, appelé DAW : Studio One Pro 7 (vous pouvez commencer avec Audacity !) qui concurrence d’autres DAW plus anciens comme ProTools, Ableton, Cubase, Reaper…
- un casque fermé pour le retour ainsi que la réécoute : l’éprouvé Beyerdynamics DT770Pro
- un ordinateur silencieux : le MacBook Air, qui fonctionne sans ventilateur
- et un fauteuil confortable, car on va y passer des heures !
Voilà, vous savez (presque) tout !
Voix Off, ce n’est pas juste “faire des voix”, c’est une expertise globale.
J’espère que cet article vous aura permis d’y voir plus clair, et surtout de vous rendre compte qu’être voix off, ce n’est pas un passe-temps, mais un vrai métier !
Convaincu.e ? Envie de passer à la vitesse supérieure et d’intégrer une voix off dans votre projet audiovisuel ? Contactez-moi !